Nos partenaires artisans

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La ferronnerie

La ferronnerie Tunisienne est traditionnellement utilisée dans la fabrication des grilles ouvragées pour les portes, les fenêtres et les gardes corps. Egalement pour la fabrication des clous et des heurtoirs de portes.
Elle n’a cessé de s’enrichir des influences de l’art arabo-musulman, des apports des Andalous musulmans et juifs chassés d’Espagne par la Reconquista et au début du XXe siècle du savoir-faire des ferronniers italiens venus s’installer en Tunisie.
Sous la dynastie des Hafsides, la médina de Tunis était un centre très actif de la ferronnerie où le métier était regroupé en corporation et transmis de père en fils. Le souk « el-Haddadine », littéralement souk des forgerons, près de Bâb Jdid témoigne encore de ce patrimoine. Désormais, la région du Cap Bon et plus particulièrement les villes de Hammamet et Nabeul concentrent actuellement un grand nombre d’artisans ferronniers.
Les artisans ferronniers dressent le fer avec beaucoup de dextérité et ont un grand savoir-faire. L’héritage des volutes et arabesques est encore très présent aujourd’hui dans leur travail. De nos jours, des outils plus modernes se sont ajoutés au marteau, à l’enclume et à la forge.

Ferronnier à Bir Bouregba

43 ans d’expérience

Ferronnier à Hammamet
35 ans d’expérience

L’artisanat du bois d’olivier

Le travail du bois d’olivier était relativement confidentiel en Tunisie. Il s’est développé dans les années soixante-dix avec le savoir-faire des Italiens.
Cet artisanat est essentiellement pratiqué dans la région du Sahel, sur le littoral tunisien, et dans les régions de Sidi Bouzid au centre et de Sfax au sud.
Les arbres utilisés sont des oliviers qui ne produisent plus d’olives et qui sont remplacés par des pieds plus jeunes.
Les tronc d’arbres sont découpés en planches ou en blocs, selon les objets souhaités, puis stockés et séchés à l’air libre pendant une longue période.
Dans les ateliers familiaux, les artisans sculptent, poncent et polissent inlassablement cette matière capricieuse, dure et robuste. Le bois d’olivier est un bois très difficile à travailler, car il est très dense, compact et comporte beaucoup de nœuds qui lui donnent cette allure si typique. Cela lui confère des propriétés antibactériennes. C’est pourquoi il est très apprécié pour la fabrication des ustensiles et récipients de cuisine.

Artisan en bois d’olivier à Sidi Hamed
15 ans d’expérience

L’artisanat de l’alfa

Le travail de l’alfa est un ancien artisanat utilitaire d’origine berbère. C’est un savoir-faire transmis de génération en génération, qui à l’origine était pratiqué par les hommes et qui désormais est pratiqué principalement par les femmes.
L’alfa est une graminée vivace, originaire du bassin méditerranéen, résistante aux chaleurs et à la sécheresse et dont les tiges sont formées de fibres extrêmement tenaces. En Tunisie, elle se trouve sur les hauts plateaux arides du centre, dans la région de Kasserine. L’alfa pousse en touffes denses et éparses. Sa cueillette se fait à partir de mai. La tige est enroulée sur un bâton puis tirée brusquement, pour ne pas abimer la plante et lui permettre de repousser. Elle est ensuite regroupée en gerbes et assouplie par un battage au maillet, avant d’être utilisée. L’alfa est employée dans la fabrication de pâte à papier haut de gamme, de vannerie, de natte, de sparterie, de tissu et de fourrage pour le bétail.
La vie quotidienne des artisanes rurales est rythmée par l’agriculture et la fabrication d’objets utilitaires et plus récemment décoratifs. Elles travaillent chez elles pour pouvoir exercer leur rôle de mère et de femme au foyer. Elles maîtrisent souvent plusieurs techniques. Les techniques ancestrales du tressage et du tissage de l’alfa pour la fabrication de vannerie, de sparterie et de nattes. Et plus récemment la technique d’assemblage des fibres en spirales maintenues par un fil, pour la fabrication de plateaux ou de boites. Séchée au soleil, la fibre d’alfa arbore des tons jaunes, séchée à l’ombre elle arbore des tons verts.

Artisane en fibre d’alfa à Kasserine
18 ans d’expérience

La taille et la sculpture sur pierre

Le travail de la pierre est un artisanat séculaire qui remonterait à l’époque punique, il s’est développé et enrichi avec les civilisations romaine, byzantine et sous la dynastie Hafside. Les vestiges archéologiques et architecturaux en témoignent encore aujourd’hui. La Tunisie répertorie sur tout son territoire une grande variété de pierres calcaires, de grès et de marbres.
Les pierres taillées et finement sculptées sont caractéristiques de l’architecture traditionnelle tunisienne. Elles sont utilisées pour réaliser des encadrements de portes et fenêtres, des chapiteaux, des arcs et des colonnes, ainsi que pour décorer des façades.
Sous la dynastie des Hafsides, la corporation des tailleurs et sculpteurs de pierre jouissait d’une grande renommée dans la médina de Tunis. Leurs ateliers étaient regroupés au souk « el-nakkasha », littéralement souk des sculpteurs, sur la place de la Kasbah. Ce savoir-faire était transmis de père en fils.
Plus tard, la ville de Dar Chaâbane, dans la région du Cap Bon, est devenue l’un des plus grands pôles de taille et de sculpture sur pierre, sans doute du fait de la proximité des carrières de Jbel Ajaje et Zamou, qui produisent une pierre de couleur beige, tendre au grain fin. Mais d’autres pierres sont travaillées dans les ateliers, comme la pierre rose de Gabès, ville du sud-est, ou encore le grès coquillé de Salakta, petit village de la région du Sahel sur le littoral tunisien.

Tailleur de pierre à Dar Chabaane
40 ans d’expérience

La céramique

L’art de la poterie et de la céramique est millénaire en Tunisie. La poterie tunisienne remonterait à la préhistoire. Berbères, phéniciens, romains, byzantins, arabes, andalous, turcs, français ont influencé à travers les âges la céramique tunisienne. On peut dire que cet artisanat s’est répandu sur tout le territoire, là où se trouvaient des gisements d’argiles. La poterie rurale utilitaire berbère est modelée aussi bien par les hommes que par les femmes selon les régions, et transmise de génération en génération. Guellala, le village des potiers au sud de l’île de Djerba, entouré des collines abritant des mines d’argile rouge, est l’un des berceaux de la poterie tunisienne. Ce sont les potiers de Guellela qui sont à l’origine de la création d’autres centres potiers sur le littoral tunisien dont les plus importants sont ceux de Tunis, Nabeul et Moknine. Très vite, la ville de Nabeul située au nord-est dans la région du Cap Bon, devient le haut lieu de la céramique en Tunisie.

La technique du tour apparaît avec les phéniciens et l’émail avec les andalous. Les techniques s’enrichissent et se modernisent. La poterie utilitaire rustique, poreuse et brute dite ‘chawat’, évolue en une céramique fine et décorative vernissée ou émaillée dite « motli ». Une variété d’objets utilitaires et décoratifs, des tuiles, des briques, des faïences…sont fabriqués dans de nombreux ateliers familiaux qui font la renommée de Nabeul.

La broderie

La broderie tunisienne s’est enrichie des influences et des apports techniques des civilisations qui se sont succédées en Tunisie. Transmise de mère en fille et de génération en génération, la broderie tunisienne orne les costumes féminins de mariage et de cérémonie dont la grande richesse et la diversité se déclinent à travers la Tunisie. En effet, chaque région a sa propre technique, ses propres répertoires et son style particulier. Fils d’or ou d’argent, de soie, de coton, de laine, cannetille, paillette sont brodés sur des étoffes tels que la toile de lin, la toile de coton, l’étamine de laine, le velours… Les tissus sont tendus sur un métier « gourguef », cadre de bois rond pour les petits coupons de tissu ou rectangle monté horizontalement sur quatre pieds posé au sol, pour les grandes pièces de tissu.
La coutume voulait que les jeunes filles brodent elles-mêmes leur costume et trousseau de mariage selon les techniques propres à leur région. Encore aujourd’hui les femmes brodent chez elle.
A Hammamet, la broderie est encore très présente dans la vie quotidienne des femmes. Elles brodent les costumes traditionnels de mariage, qui restent très ancrés dans la tradition hammametoise.
Une des techniques de broderie de Hammamet est très particulière, on la nomme le « tark ». Le fil plat est en métal or ou argent. L’aiguille utilisée est spéciale, elle était autrefois commandée chez le bijoutier. Chaque point indépendant du suivant est piqué puis refermé sur lui-même, ensuite son fil en métal est coupé. L’ensemble des points forme des motifs abstraits ou figuratifs schématisés. Les costumes sont de vraies œuvres d’art.

Le tissage du hayek

La Tunisie a un héritage textile qui remonte vraisemblablement à l’antiquité. Le filage et le tissage, deux artisanats très liés, étaient pratiqués pour le premier par les femmes et le second par les hommes, dans la confection d’étoffes en laine de mouton. L’ile de Djerba connut un grand essor dans ce domaine dès le XIVème siècle. Une grande partie de sa production était destinée à l’export, au point de devoir s’approvisionner en laine de toute la Tunisie. Les peaux lainées étaient vendues à des entrepreneurs qui les distribuaient à leurs fileuses attitrées, qui percevaient un revenu fixe. Les nombreux ateliers de tisserands, reconnaissables par leur architecture singulière, renfermaient plusieurs métiers à tisser qui étaient fabriqués en bois d’olivier et bois de palmier.
C’est probablement au XVIème siècle que des tisserands djerbiens s’installèrent dans la ville de Kairouan, à la suite d’un ravitaillement en laine.
Aujourd’hui encore, dans la médina de Kairouan, place Jraba, des tisserands tissent patiemment avec une grande expertise sur d’anciens métiers à tisser de grandes étoffes de laine appelé Hayek.
Le Hayek aurait été apporté avec les femmes morisques d’Andalousie pour se prémunir des convoitises masculines lors de leur fuite. Il s’est propagé dans tout le Maghreb avec des variantes selon les régions. Les femmes kairouanaises ont longtemps porté cette étoffe de 6 mètres par 2 mètres de couleur blanche.
De nos jours, le hayek est utilisé pour la confection de châles, d’habits traditionnels, de rideaux, de nappes… Il peut être brodé car sa trame facilite la broderie. Il est teint artisanalement et de nombreuses couleurs sont disponibles.

La couture

La Tunisie a une vieille tradition de tailleurs et de couturières. Autrefois vêtements du quotidien, de cérémonies mais aussi linge de maison étaient commandés chez les couturières pour les femmes et chez les tailleurs pour les hommes. La couture chez les femmes a d’abord été confidentielle. Les filles apprenaient la couture dès leur plus jeune âge afin de confectionner leur trousseau de mariage. Les grandes villes comme Tunis, comptaient une couturière ou un tailleur dans chaque quartier. Les couturières avaient souvent leur atelier chez elles et les tailleurs avaient pignon sur rue. Parmi eux, certains avaient acquis une grande notoriété de par le goût, la coupe et la finition de leurs vêtements. Dans les souks de la médina, les tailleurs étaient regroupés en corporation et transmettaient leur savoir-faire de génération en génération. Choix et achat des tissus, séances d’essayage étaient des rituels que les Tunisiens appréciaient particulièrement.
Encore aujourd’hui, cette tradition persiste. Les Tunisiennes font appel aux couturières pour des retouches, des vêtements de cérémonies, des trousseaux avec des parures de lits, des nappes, des sorties de bain. Les tunisiens ont recours aux tailleurs pour des costumes et des habits traditionnels.

Couturière à Hammamet
21 ans d’expérience